Tunis est, sans conteste, une des villes arabo-musulmanes les mieux conservées. La Médina de Tunis recèle aujourd’hui encore de très nombreux monuments islamiques : au détour d’une ruelle, on découvre la silhouette effilée d’un minaret ou la coupole chaulée d’une zaouïa. Les rues s’allongent en murs continus, uniformes, où la demeure du notable se distingue par son riche encadrement de pierre et sa majestueuse porte cloutée. Cité méditerranéenne profondément marquée par le Proche-Orient tans dans son architecture que dans son art de vivre, Tunis a été classée ville du patrimoine mondial en 1979.
Le visiteur qui remonte la rue de la Quasba ÇáÞÕÈÉ trouve là ou le Nahj Sidi ben ÚÑæÓ coupe cette rue perpendiculairement, un carrefour d’histoire et de styles. Qu’il s y engage, il a sa droite du style Hafside, sur sa gauche, du Mauradite ….Ces contrastes d’époque caractérisent le paysage citadin qui les maintient et les concilie. Sidi ben 3rouss, ÓíÏí Èä ÚÑæÓ est un saint venu comme tant d’autres, du Maroc plus exactement de la ÇáÓÇÞíÉ ÇáÍãÑÇ vers la fin du XV è siècle…… lorsqu’on se retourne, on voit le minaret de la Zitouna, il est bien carré à l'occidentale, avec une ornementation en lambrequins appelée drej u ktef, a ce moment on a derière soi, le minaret octogonal typiquement ottoman de Hammuda Pacha….
Cet édifice véritable manifeste d’éclectisme stylistique délicat (délikatou en tunisoi italianisé) avec son appareil alterné en noir et blanc, ….
Jusque là nous avons suivi le chemin du bourgeois revenant de la mosquée, après la prière du vendredi, ou celui de son fils revenant d’une réunion de la khaldouniya. Nous pourrons aussi suivre le chemin inverse : celui du rural (le non beldi= les barani ÇáÈÑÇíäíÉ¡ ÇáÚÑÈÇä) qui accède à la ville. De porte à porte, il traversent la ville entre parenthèses: ils ne se mélangent jamais aux zones résidentielles soustraites et protégées des étrangers les zoufri (mot qui n'est pas loin du mot ouvrier!!!)
Depuis longtemps, je nourrissais ce projet de raconter la médina de Tunis, que j’adore et que j’ai envie de faire connaître. j'espère croiser l'intérêt d'un Dido ou quelqu'un d'autre, pour alimenter cette perspective. Les lieux et les dits: 64 mots pour dire la médina: de el hara, el Houma, à el fondouk ou l'Oukala (hôtel, caravansérail, oukalisation a donné son nom à un phénomène de dégradation urbaine), au souk, ettourba, el medrassa, el khassa el 3amma, el wja9, h'abûs ÍÈÓ¡
Du centre noble constitué par la mosquée la Zitouna, les souks se déploient et s'ordonnent dans une hiérarchie bien respectée et décroissante des métiers nobles et prestigieuses : el 3attarine, les orfevres, les libraires, ....jusqu'aux métiers les plus polluants et éloignés du coté des remparts, el haddadine, sou9 el ÎÑÏÉ , el fahhamine,....ÇáÝÍÇãíä
Du faubourg (rbat) nord de Bab Swika, ou des Morisques de moindre dignité ont importé la Zenqa tortueuse, la ville se raconte , se vit et porte les stygmates de son antropologie, cette façon de pratiquer la ville : Le Nahj el Bacha, qui prolonge la rue sidi ben 3rous, compte maintes familles illustres dans l’histoire citadine (beldiya chers à Hammadi khammar
) les Darghut, Jallouli qui ont fourni à la fois des corsaires, des agriculteurs, des savants ; les familles Nayfer et Ben Achour, qui n’ont cessé de fournir des lettrés, les gentes Lkhwa, Châhed, j3aït, Bel Quadhi, Abbâss, des propriétaires fonciers comme les Belhawân, …. Les Kahya, + anciens les Lassram spécialisés dans la fonction publique. On peut évoquer les familles de chwachiya liées à la prestigieuse corporation des fabricants de la chéchia et déscendants andalous par exellence.
En 1925 Haj Ahmed Lassram, renonce à l'habitat familial, et est considéré comme le premier citadin à s'installer à la Marsa, amorçant un processus suivi par d'autres familles qui quittent la ville pour la périphérie......
les villas éloignées séduisent de + en + les Bel Mami, les Maharzi, les Tchalabi...qui disparaissent du quartier. Les premiers qui développent les logements à bon marché, initiative bien démocratique, ce sont les bourgeois de Nahj el Bacha: Bachir Dingizli, préside l'asociation qui a construit un quartier sub urbain entièrement Tunisien: el Umrane, suivi d'un autre El Tawfiq... des bourgeois qui l'eu cru???....pour comprendre le lotissement du lac de Tunis, il faut attendre près de 80 ans et beaucoup d'appauvrissement urbanistique.
en 1934, des fils du quartier fondent la rachidiya pour protéger le gout local contre l'invasion du gout egyptien. rassurez vous je vais pas parler des équipes populaires de football liées aux rbat, d'autres sujets sur ce forum s'en chargent.
à suivre, mais il faut que je trouve une trame pour raconter ça