Le conservateur des lieux saints (a quand une revolution)

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maria14
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Le conservateur des lieux saints (a quand une revolution)

Message par maria14 »

Par Nada Raad - AlManar




20/01/2011 L’Arabie Saoudite est considérée depuis des décennies comme étant la mère protectrice des Arabes et des Musulmans de la région. Toutefois, les dernières positions politiques des dirigeants saoudiens face à la situation en ébullition sur la scène arabe font voir à l’opinion publique une réalité toute autre.

Il y a déjà un mois, le voisin littoral de l’Arabie Saoudite, le Soudan, a été divisé en deux, sans que le royaume ne prononce un mot. Les analystes avaient alors exprimé leur grand étonnement face à l’absence complète saoudienne de cet événement dont l’impact affectera tôt ou tard toute la région arabe.


Peu de temps après, un autre litige non moins complexe a surgi au Liban. Faisant preuve de souci à protéger la stabilité dans ce petit pays, l’administration saoudienne, sous l’effet des pressions américaines, n’a pas tardé à renoncer sans aucun avertissement préalable à l’initiative commune avec la Syrie visant à résoudre la crise politique.

Pis encore, le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud AlFayçal est allé jusqu’à annoncer les prémices d’une division sectaire au Liban, attisant encore plus les tensions.

Cette ingérence négative de l’administration saoudienne est également perçue en Tunisie dont le peuple révolté appelle Ryad à lui livrer leur dictateur en fuite Zin AlAbidine ben Ali pour le traduire en justice au lieu de l’héberger et de le protéger.



Dans une interview télévisée diffusée cette semaine par la chaine satellitaire panarabe AlJazeera, le chef du mouvement AnNahda, l’opposant en exil Rached AlGanoushi, a fait part de l’insatisfaction du peuple tunisien quant à la présence de l’ancien dictateur dans cette terre sacrée. « Le Royaume saoudien est la qibla de la Tunisie et des Musulmans. Les Tunisiens ne sont pas du tout contents de voir ce dictateur là-bas », a-t-il dit.

De son côté, le rédacteur en chef du quotidien arabe AlQods AlArabi, Abdel Bari Atwane, s’est dit étonné de voir l’Arabie Saoudite se transformer en « une poubelle de dictatures » !

«Idi Amine (ancien président et dictateur en Ouganda entre 1971 et 1979 : ndlr) s’est réfugié en Arabie Saoudite, tout comme Mousharraf (Pervez Mousharraf, ancien président du Pakistan: ndlr), Nawwaz Shérif (Ancien Premier ministre pakistanais : ndlr) qui ont été chassés de leur pays pour corruption. Aujourd’hui, Zin AlAbidine ben Ali est en Arabie Saoudite. J’espère qu’il ne sera pas de mauvais augure pour ce pays, comme ce fut le cas de l’Egypte qui avait accueilli le Shah d’Iran lors du mandat d’Anwar Sadate. Celui-ci est mort quelques mois après. Nous appelons l’Arabie Saoudite à accueillir aussi les fugitifs qui échappent des régimes répressifs en Tunisie, en Algérie ou en d’autres pays, pour qu’il y ait au moins un certain équilibre », a-t-il poursuivi.

Toujours à ce sujet, de nouvelles révélations plus alarmantes ont été faites récemment par le mouvement islamique pour les réformes en Arabie Saoudite, selon lequel, le ministre de l’Intérieur Nayef Ben Abdel Aziz s’est engagé auprès de Ben Ali de mettre à son service toutes les capacités financières, politiques, et médiatiques du royaume pour faciliter son retour au pouvoir.

Selon ce mouvement, « des dizaines de milliers de membres de services de renseignements du parti tunisien au pouvoir procèdent à des actes de pillage et sèment le chaos dans le pays afin de pousser le peuple à revendiquer le retour de Ben Ali.

En effet, la coordination entre le dictateur tunisien et Nayef ben Abdel Aziz a commencé avant même que ce premier ne quitte le pays. Une chambre d’opération a été mise en place pour faciliter à ben Ali de diriger le pays depuis l’Arabie Saoudite ».

De plus, et toujours selon le mouvement de réforme saoudien, citant des sources du ministère de l’intérieur saoudien, ben Abdel Aziz a donné ordre aux médias saoudiens d’amplifier la couverture des scènes du chaos pour terrifier le peuple tunisien.


Ce même mouvement a enfin présenté ses excuses au peuple tunisien pour « le comportement humiliant du divan saoudien qui prétend que l’accueil de ben Ali vise à favoriser toute procédure bénéfique aux Tunisiens, ce qui reflète le soutien de la famille d’Al Saoud aux efforts de renseignements pour garantir le retour de ben Ali au pouvoir », a dénoncé le mouvement.


Nada Raad almanar.com.lb




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