Quand Reporters sans frontières légitime la torture !
[img:300:315]http://www.babnet.net/ny/0.jpg[/img]
Par Salim Lamrani - S’il est un principe voltairien clair, c’est que la torture est absolument contraire aux Droits de l’homme et à l’idéal démocratique. Pourtant, il existe en France une association de défense des Droits de l’homme, Reporters sans frontières, qui légitime l’usage de la torture prétendument pour défendre la démocratie face au terrorisme. Cela n’est malheureusement pas surprenant : comme le souligne Salim Lamrani, le discours de cette organisation n’est qu’une rhétorique de façade qui masque mal son alignement sur son bailleur de fonds, la NED-CIA.
Robert Ménard, le secrétaire général de l’organisation parisienne Reporters sans frontières (RSF) depuis 1985, est un personnage extrêmement médiatique qui prétend défendre la « liberté de la presse » et qui se drape dans un discours humaniste plutôt apprécié de l’opinion publique. Grâce à la collusion des médias, Ménard est devenu un homme incontournable dans le monde de la presse.
Pourtant, ses actions sont loin de faire l’unanimité. Le manque flagrant d’impartialité dont fait preuve RSF a souvent été stigmatisé. L’organisation française, financée par les conglomérats économiques et financiers ainsi que par les Etats-Unis, comme l’a publiquement reconnu son secrétaire général, a mené des campagnes médiatiques curieusement similaires à l’agenda politique de la Maison-Blanche. Ainsi RSF, sous prétexte de défendre la liberté de la presse, s’en est pris respectivement à Cuba , a soutenu le coup d’Etat contre le président vénézuelien Hugo Chávez en avril 2002 , a implicitement approuvé l’invasion sanglante de l’Irak en 2003 et a légitimé le coup d’Etat contre le président Jean-Bertrand Aristide à Haïti . Désormais, RSF mène une campagne médiatique spectaculaire contre la Chine et les jeux olympiques de Pékin de 2008 .
La proximité idéologique entre RSF et l’administration Bush est évidente à tel point que l’on se demande quels sont réellement les véritables objectifs de Robert Ménard. Les scandales de Guantanamo, d’Abou Ghraïb et des prisons secrètes tenues par la CIA à travers le monde ont démontré que les troupes étasuniennes n’hésitaient pas à utiliser la torture pour arriver à leurs fins. Ces méthodes inhumaines et injustifiables ont été unanimement condamnées par l’ensemble de la communauté internationale.
En octobre 2006, le Congrès étasunien a franchi le pas et a approuvé un projet de loi légalisant la torture, en flagrante violation des principes même de la démocratie. La majorité républicaine ainsi que plusieurs élus démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat ont autorisé l’utilisation des preuves obtenues sous la torture contre le « combattant ennemi illégal ». Le texte, intitulé Loi des commissions militaires, 2006 , reconnaît l’existence de tribunaux secrets pour juger tout ressortissant étranger soupçonné de porter atteinte aux intérêts des Etats-Unis. L’accusé ne pourra pas prétendre au choix de son avocat, ni connaître les charges qui pèsent contre lui. De plus, les preuves présentées contre lui pourront rester secrètes. Bien évidemment, il pourra également être détenu sans pouvoir réclamer d’être présenté devant un juge, et ce indéfiniment. Il ne pourra pas contester la légalité de sa détention, ni les tortures dont il aura été victime .
La loi confère également au président étasunien « l’autorité [pour] interpréter la signification et l’application des conventions de Genève » prohibant la torture. Ces dernières ne pourront pas être invoquées « comme source de droit devant aucun tribunal des Etats-Unis ». La section V de la législation stipule que « personne ne pourra invoquer les conventions de Genève ni aucun de leurs protocoles dans une quelconque action d’habeas corpus ou tout autre acte civil ou toute poursuite judiciaire dans lesquels les Etats-Unis, un fonctionnaire en activité ou non, un employé, un membre des forces armées ou tout autre agent des etats-Unis est partie en tant que source de droit ». En outre, « aucun tribunal, aucun juge n’aura le pouvoir d’entendre ou de prendre en considération une demande en assignation d’habeas corpus introduite par un ressortissant étranger (ou en son nom) qui est ou qui a été détenu par les Etats-Unis et qui a été considéré comme étant correctement détenu comme combattant ennemi ou en instance de cette qualification ».
Suite sur: Babnet Tunsie
Photo Credits NY Times:
[img:127:93]http://www.babnet.net/ny/1.jpg[/img][img:127:165]http://www.babnet.net/ny/2.jpg[/img][img:127:153]http://www.babnet.net/ny/3.jpg[/img][img:127:155]http://www.babnet.net/ny/4.jpg[/img]
[img:127:93]http://www.babnet.net/ny/7.jpg[/img][img:127:96]http://www.babnet.net/ny/8.jpg[/img][img:126:88]http://www.babnet.net/ny/9.jpg[/img][img:127:101]http://www.babnet.net/ny/10.jpg[/img][img:126:110]http://www.babnet.net/ny/12.jpg[/img]